Spécialiste dans la gestion des affaires et en informatique de gestion, Jean Paquin a été un homme de cœur doté d’un esprit vif et d’une culture étendue, qui a laissé une trace impérissable dans la vie de ses proches et de ses collègues. Sa bonhomie, sa générosité et son souci de l’autre lui ont valu dans la famille, chez ses amis comme dans son milieu de travail, le valeureux titre dont il était si fier, celui de Mononc’ Jean. Au fil des ans, sa fine intelligence, sa culture étendue et sa conscience civique, mais surtout sa chaleur humaine et sa capacité d’affronter le sort avec humour, ont enrichi le vécu de tous ceux qu’il a côtoyés.
Dans le cadre de ses études au baccalauréat, il a proposé au début des années ‘80 un plan d’affaire type pour l’établissement de petits cafés dans les couloirs des centres d’achat. Cela lui a valu d’excellentes notes et, dès lors, la formule s’est répandue, de tels établissements émergeant un peu partout. C’est aussi à cette époque que le colonel David Macdonald Stewart lui a confié l’implantation de la micro-informatique de gestion au Musée de l’Île Sainte-Hélène et qu’il l’a impliqué dans le développement du plan d’affaire de la mise en valeur du manoir Lemoëlou de Jacques Cartier, à Saint-Malo en France. Au décès de celui-ci en 1984, l’épouse de ce dernier s’est appuyée sur l’homme de confiance de son défunt mari pour mener à terme ce projet de musée. Jean s’est rendu sur place 3 fois, notamment pour inaugurer l’établissement. Cela a eu lieu en 1988 au moment-même de ses examens de maîtrise dont il a été exempté, son directeur de thèse convenant de lui accorder d’amblée la seconde meilleure note en ironisant : « tu auras sans doute une moins bonne note que si tu passais les examens. »
Pendant ses études et après celles-ci, son passage à la compagnie Franche de la Marine est à signaler. De 1977 à 1985, il est Tambour pendant 3 ans, Tambour-major pendant 4 ans, Lieutenant et Aide-major pendant 2 ans. À ce dernier titre, par exemple, il reçoit des délégations au fort de l’Île Sainte-Hélène, dirige une délégation de 10 hommes à Saint-Malo, agit comme paie-maître pour les 35 employés de l’organisation, réalise le cahier de musique officiel de la Compagnie, et s’acquitte de nombreuses tâches administratives. Par la suite, il s’implique dans l’Amicale des anciens à titre de vice-président interne, dans le régiment Carignan-Salières, et dans la fondation Macdonald Stewart avec le major Guy P. E. Duchesneau et le directeur Bruce Bolton.
Jean a tour à tour travaillé à titre de contrôleur-comptable, de coordinateur, de conseiller, de gestionnaire, de gérant, ou d’agent de développement. Il a été président de la section Longueuil des Coopérants assurances-vie et vice-président interne de Gestion Cogestral inc. C’est alors qu’il travaillait pour Cogestral qu’il a contribué à l’implantation de la micronisation du soja au Québec en collaborant étroitement à l’établissement de l’usine Micrograin à Saint-Robert. C’est aussi dans cadre ce qu’il a réalisé une importante étude sur le maïs pour lui trouver des débouchés de plus-value. D’abord orientée vers une maïserie, l’attention s’est plutôt déportée vers l’éthanol dont une usine a par la suite été implantée en Montérégie, Jean ayant été invité à son inauguration.
À son décès, Jean œuvrait depuis 4 ans pour Animation Gonflable inc. et Locaparty. Il s’y occupait de développement, télémarketing, ventes et service à la clientèle. Selon Martin Forget, son patron, il était l’agent de la bonne humeur dans son entreprise et il se démarquait par sa franche camaraderie. Il avait un tempérament de Père Noël à l’année, jovial, de bonne humeur, résilient, somme toute, heureux, jamais colérique.
C’était un fidèle en amitié. Quand on questionne les gens sur ses qualités, ce qui revient le plus souvent c’est: intelligent, imaginatif (particulièrement dans les jeux de rôles qu’il aimait beaucoup), ingénieux, curieux, cultivé, généreux, attentionné, soucieux de l’autre, sensible à l’environnement, respectueux de l’écologie, droit et vrai. À ce propos, il abhorrait l’hypocrisie, la méchanceté, la petitesse et la mesquinerie. Et quel humour! « La mort, ça doit être vraiment quelque chose à vivre! » disait-il, un sourire en coin pour consoler des proches.
Il avait de belles valeurs de justice et d’honnêteté. Il a affirmé son patriotisme et sa fierté d’être québécois en militant pour promouvoir notre langue et notre indépendance nationales, tantôt au sein de l’association du Parti Québécois de Saint-Jean puis dans celle de Marie Victorin, ou encore au sein de la Société Nationale des Québécois Richelieu–Saint-Laurent. Mais incontestablement, sa plus belle valeur demeure l’amour de son prochain.