J'ai accepté avec humilité à la demande de Nicole de rendre hommage à son père.
Pas facile de résumer en quelques minutes ce qu'était ce Monsieur dans tous les sens du mot.
Il était un grand croyant, un homme de foi d'une rigueur exemplaire.
C'était également un père de famille aimant, lorsqu'il parlait de son épouse après soixante-huit ans de mariage ses yeux brillaient encore et que dire de la fierté qu'il avait de ses enfants, Nicole et Jean, de qui il parlait avec tendresse et amour.
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M PAQUIN dû à son a âge a vécu des périodes difficiles, il a eu comme nous tous des joies et des peines mais il avait cette faculté de ne garder de la vie que les côtés positifs.
C'était un travaillant infatigable, dévoué et d'une honnêteté sans borne.
M PAQUIN était aussi doté d'une force et d'une endurance physique peu commune. Il avait également une mémoire phénoménale, c'était une encyclopédie à peu près dans tous les sujets: religion, politique, et du sport et encore et encore. Également il possédait une force psychologique et mentale qui le servait bien.
Il était aussi un amant de la nature et de la vie, c'était un homme très respectueux des gens qu'il rencontrait, c'était également un homme de paix, un grand coeur aimant et aimable, poli, galant et d'une délicatesse exemplaire.
Que dire de sa voix douce et chaleureuse, lorsqu'il décidait de nous donner un concert de ses chansons d'amour d'antan pendant nos voyages en autobus et du répertoire que nous avions dans les remontées mécaniques, du répertoire américain en passant par le tantum ergo et les chansons canadiennes, rien ne l'arrêtait.
Maintenant, M. PAQUIN l'athlète, ce qui a même été mentionné dans son dossier médical par les médecins lors de son dernier séjour à l'hôpital. Cet homme, en plus de faire du ski nautique dans son jeune temps, a fait du ski alpin dans huit décennies, faut le faire. Et quel skieur, il avait cette capacité de faire paraître ce sport tellement facile que cela était déconcertant de le voir descendre les pentes à quatre-vingt-douze ans, je le suivais, il me disait, en bas mon Robert. Il fallait le suivre pour savoir qu'il n'avait pas beaucoup ralenti, ce qu'il me disait souvent. Il fallait le suivre pour savoir que bien des jeunes ne pouvaient en faire autant.
À plusieurs occasions, lorsque nous chaussions nos bottes le matin, il me disait tu sais Robert lorsque j'embarque sur mes skis, je rajeunis de cinq ans.
Que dire de M. PAQUIN lorsque les skis paraboliques sont arrivés sur le marché, il a été un des premiers à en avoir une paire, des Rossignols rouges 10-4 qu'il faisait essayer à ses amis. Croyez-le ou non, l'année suivante, plus de la moitié de notre groupe avions des Rossignols 10-4.
Peu de gens savent qu'il a été l'instigateur du groupe des treize qui ont mis au monde, ce qui est devenu le groupe des Jeunes de Coeur du Relais. Je m'avancerais même à dire Alexandre et ses douze apôtres.
Le sept mars deux mille huit, le Journal Le Soleil a envoyé un photographe et un journaliste pour lui au Relais. Avec sa grande générosité, il fallait que je sois avec lui sur la photo. L'article du Journal était intitulé le Roi du Relais. Étant donné que nous étions toujours ensemble, un comique m'a surnommé le Fou du Roi, ce que j'ai accepté volontiers.
Avec respect, je lui disais M. PAQUIN vous êtes comme un enfant devant un comptoir de Laura Secord lorsque vous parlez de vos skis et du ski en général, c'était sa passion et il en faisait profiter les autres.
Je ne peux oublier certaines journées lorsqu'il me disait, selon la condition de la neige, Robert envoie le gros orteil dans le fond de ta botte, pis fonce dans la neige, on s'en va en bas.
Il y avait un autre sport qu'il aimait bien pratiquer, le golf. En deux mille onze, nous avons joué ensemble à plusieurs reprises, sans utiliser de voiturettes électriques, il marchait le Monsieur et nous ne l'attendions pas sur le terrain. Il avait le pas alerte.
Vous allez me dire il n'avait pas de défaut, je n’ai jamais essayé d'en trouver, sauf ce qui suit, que je n'appellerais pas un défaut, mais un doux mensonge, lorsqu'il me disait je pense que ce sera ma dernière descente, tu sais, mon épouse a des commissions à faire et je ne voudrais pas la faire attendre, je lui disais OK pas de problème M. PAQUIN et souvent lorsque nous embarquions dans mon véhicule, il me mentionnait, ça c'est toute une journée de ski, sais-tu, je commençais à avoir cela dans les jambes. Vous ne le saviez pas M. PAQUIN que je le savais.
Pour terminer, je vous assure que ce gentilhomme avait toujours un bon mot, une bonne parole pour chacun de nous tous.
Je remercie la vie d'avoir mis sur ma route un homme, un Monsieur avec un M majuscule, plein de bonté et de générosité qui, peut-être sans le savoir, a fait de moi une meilleure personne.
MERCI ET À BIENTÔT MONSIEUR PAQUIN.
Robert Matte
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