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L’origine des familles Paquin au Canada date de 1672 avec l’arrivée de Nicolas Paquin, ancêtre commun des familles Paquin.

Nicolas était fils de Jean (Gilles) Paquin et de Renée Frémont établi en Normandie dans la paroisse de la Potherie à Caux près de Fécamp. Il vint au pays à la demande de Jean Deschamps qui était à la recherche de menuisiers pour son fils François, sieur de la Bouteillerie, établi au Canada depuis 1671. 

Nicolas terminait son apprentissage de menuiserie chez Me Jean Balie à Grémonville lorsqu’il signa le contrat ci-dessous.

 N.B. Voilà : il semble y avoir une erreur de prénom, en effet, d’après les documents consultables, le père se prénomme bien « Gilles » et non « Jean » sur tous les actes de baptême des enfants qui sont au nombre de 7, à savoir :
        1) Jehan° 03 avril 1648 à La Poterie-Cap-d’Antifer (76 Seine-Maritime)
                       Réf : 3E 326/3 1634/1653 vue 58/77
        2) Marye° 12 nov. 1649 à La Poterie-Cap-d’Antifer (76 Seine-Maritime)
                       Idem, vue 65/77
         3) Marthe° 08 déc. 1650 à La Poterie-Cap-d’Antifer (76 Seine-Maritime)
                        Idem vue 68/77
          4) Marie° 08 janv. 1652 à La Poterie-Cap-d’Antifer (76 Seine-Maritime)
                        Idem vue 73/77
           5) Jeanne° 15 mars 1653 à La Poterie-Cap-d’Antifer (76 Seine-Maritime)
                        Idem vue 74/77
           6) Marie° 25 avril 1655 à La Poterie-Cap-d’Antifer (76 Seine-Maritime)
                        Réf : 4E 02859 1621/1658 vue 48/52
            7) Françoise° 25 juin 1657 à La Poterie-Cap-d’Antifer (76 Seine-Maritime)
                        Idem vue 51/52

  Au sujet des mariages de Marie et Marthe à Beaurepaire (76 Seine-Maritime) le père est présent et signe d’une croix (il y a son prénom : Gilles)
            Marie PACQUIN X Jacques HECQUET : 06 juil. 1682                       Réf : 4E02509 1680/1682 vue 21/22
             Marthe PACQUIN X Jacques LEMAISTRE : 24 déc. 1682                        Idem vue 22/22

Pour retrouver toutes ces informations, il vous suffit d’aller sur : http://www.archivesdepartementales76.net/index.php, pour les° ainsi que pour les X, choisir la commune et les réf, vous aurez ainsi tous renseignements que vous recherchiez.

Il n’y a que pour le X des parents que je n’ai pas retrouvé l’acte, sur la commune de Le Tilleul (76). Je vais continuer de chercher, et si je le trouve je vous le communiquerai.

J’espère avoir répondu à vos questions et vous souhaite bonne réception. Si toutefois vous rencontriez un problème, ou d’autres questions, je suis à votre disposition pour essayer d’y remédier.

Cordialement, Françoise BLOOMFIELD épouse THIERRY  

Contrat d'engagement de Nicolas Paquin

Du 13 avril 1672. - J'ai soussigné Nicolas Paquin, né et natif de la paroisse de la Potherie, près de Fécamp, en Caux, pays de Normandie, demeurant à présent chez Me Jean Balie, menuisier à Grémonville, confesse et reconnais m'être obligé et m'oblige présentement à servir de mon métier de tondelier (sic) menuisier François Deschamps, écuyer sieur de la Bouteillerie, trois ans consé­cutifs en Canada, Nouvelle-France, où est établi le dit sieur de la Bouteillerie. Stipulant au présent engagement Jean Deschamps sieur des Landes, son père, demeurant à Grémonville en Caux. Le dit engagement à condition que le sieur de la Bouteillerie me donnera par chacun an la somme de 150 livres qu'il s'obli­ge à la stipulation du dit sieur son père, me payer dans le dit pays du Canada la somme de 40 livres, d'avances sur la dite somme de 150 livres de la première année à son service, et me fournir à ses dépens tous les outils nécessaires pour mon travail et me bien et dûment nourrir, coucher et chauffer pendant le dit temps, et me payer mon passage de France au dit lieu du Canada, et me repasser (sic) de Canada en France, si faire je veux, sans diminution de la dite somme; cessant ces conditions le dit engagement ne se fut point fait". 

  Signé : Nicolas PAQUIN
               Jean DESCHAMPS

 Nicolas arriva au pays à l'été de 1672, sur le bateau St-Jean-Baptiste, (probablement) il fut trois ans au service du Seigneur de la Rivière-Ouelle. Il exerça sans doute, son métier de menuisier.

Pasteur Paquin, Petite histoire des familles Paquin en Amérique, 1672-1976

Du 13 avril 1672. - J'ai soussigné Nicolas Paquin, né et natif de la paroisse de la Potherie, près de Fécamp, en Caux, pays de Normandie, demeurant à présent chez Me Jean Balie, menuisier à Grémonville, confesse et reconnais m'être obligé et m'oblige présentement à servir de mon métier de tondelier (sic) menuisier François Deschamps, écuyer sieur de la Bouteillerie, trois ans consé­cutifs en Canada, Nouvelle-France, où est établi le dit sieur de la Bouteillerie. Stipulant au présent engagement Jean Deschamps sieur des Landes, son père, demeurant à Grémonville en Caux. Le dit engagement à condition que le sieur de la Bouteillerie me donnera par chacun an la somme de 150 livres qu'il s'obli­ge à la stipulation du dit sieur son père, me payer dans le dit pays du Canada la somme de 40 livres, d'avances sur la dite somme de 150 livres de la première année à son service, et me fournir à ses dépens tous les outils nécessaires pour mon travail et me bien et dûment nourrir, coucher et chauffer pendant le dit temps, et me payer mon passage de France au dit lieu du Canada, et me repasser (sic) de Canada en France, si faire je veux, sans diminution de la dite somme; cessant ces conditions le dit engagement ne se fut point fait". 

  Signé : Nicolas PAQUIN
               Jean DESCHAMPS

 Nicolas arriva au pays à l'été de 1672, sur le bateau St-Jean-Baptiste, (probablement) il fut trois ans au service du Seigneur de la Rivière-Ouelle. Il exerça sans doute, son métier de menuisier.

Pasteur Paquin, Petite histoire des familles Paquin en Amérique, 1672-1976

Contrat d'achat de terre appartenant à Jean Moreau par Nicolas Paquin

Cadastre 1952 No 231 à 233 (Cf R.A.P. 1949-51 p. 246)

Par devant Claude Auber, notaire royal de la Nouvelle-France, et témoins soussignés, le lundi vingt-quatrième jour de janvier g.b.i.c. septante et huit 1678, fut présent en sa personne, Jean Moreau dit Lagrange, habitant de l'Ile St-Laurent, Seigneurie de Lirecq, lequel de sa bonne, pure, franche liberté et volonté et sans aucune contrainte, a reconnu, confessé et par ces présentes reconnaît et confesse avoir, dès ce présent jour, vendu, quitté, cédé, transporté et délaissé, et par ces présentes, vend, quitte, cède, transporte et délaisse, du tout, dès maintenant et à toujours, garantit faire jouir sans aucun trouble ou empêchement quelconque, à Nicolas Paquin maitre-menuisier en ce pays, rési­dant à la Côte de Beaupré, au dit lieu Château-Richer, à ce, pendant et accep­tant pour leurs héritiers et ayant cause à l'avenir: C'est à savoir une terre, concession et habitation, contenant trois arpents de front en la dite seigneurie côté et passage du nord, tenant d'un côté à Marin Nourrice et d'autre côté aux représentants Osanny Nodo, vivant dit Lavigne, sans en faire par le dit vendeur aucune retention non plus de terre que de bâtiments, aucune de lesquels sont et aussi vendues dans la dite vente, et garantissant le dit vendeur la dite terre, concession et habitation, être tenu de fiefs et censive de la dite seigneurie Lirecq, et en outre chargée envers les seigneurs d'icelle seigneurie de la som­me de vingt sols de rente seigneuriale par chaque arpent de front de la dite concession sur le passage du nord, avec le sol de cens par chacun arpent de front, et, pour toute la dite concession le nombre de deux chapons vifs (vivants), le tout payable au jour et fête de saint Rémi, chef d'octobre (1er octobre) au lieu seigneurial de la dite seigneurie de Lirecq, ou autre lieu qui lui sera indi­qué par les seigneurs, avec toutes autres charges qu'est tenue faire la dite concession, terre et habitation, le dit vendeur, le dit acquéreur, en tous ses droits, noms et raisons, portées par son contrat de concession par lui obtenu de sieur de Lauzon, ci-devant seigneur de la dite seigneurie, lequel il promet toutes et quantes fois mettre entre les mains du dit acquéreur. Enfin la présente vente faite aux charges et conditions ci-dessus, lesquelles seront faites, payées, acquittées, pour l'avenir, par le dit acquéreur, comme aurait fait et porté faire par ci-devant le dit vendeur, et si bien et à temps, qu'il n'en sera et outre pour et parmi, la somme de 600 livres tournois payables en trois termes égaux savoir: la somme de 200 livres tournois dans la fin du mois d'avri I pro­chain, et pour les autres 200 livres, faisant ensemble la dite somme de 600 livres tournois, payable d'un an du dit premier terme que l'on comptera en l'année g.b.i.c. octante unième (1681); le tout payable en billets bons et valables, et marchandises de ce pays, ainsi que le tout pourra valoir lors des dits paiements; promettant le dit vendeur faire ratifier la présente vente et contrat d'icelle à Anne Couture, sa femme, toutes et quantes fois, et au plus tard au premier paiement qui en sera fait. Car ainsi a été accordé entre les dites parties susdites. Fait et passé en la dite Ile St-Laurent, en la maison de Jean Primeau, celui témoin, et de Michel Montambaut à ce présent, lesquels témoins ont avec le dit acquéreur, et moi notaire susdit et soussigné, signé à la présente minute, et a dit le vendeur dit et déclaré ne savoir écrire et signer.
  Nicolas PAQUIN
  Michel MONTENBAU
  Jean PRIMEAU, Auber, notaire.

Note : Cette terre au cadastre de la Nouvelle-France, dans la paroisse de Sainte-Famille de l'Ile-D'Orléans, porte le No 11. Au cadastre actuel cette terre se situe au No 2111 du chemin Royal, soit la dernière habitation de la paroisse de la Ste­-Famille en se dirigeant vers la paroisse St-Pierre.

Pasteur Paquin, Petite histoire des familles Paquin en Amérique, 1672-1976

Cadastre 1952 No 231 à 233 (Cf R.A.P. 1949-51 p. 246)

Par devant Claude Auber, notaire royal de la Nouvelle-France, et témoins soussignés, le lundi vingt-quatrième jour de janvier g.b.i.c. septante et huit 1678, fut présent en sa personne, Jean Moreau dit Lagrange, habitant de l'Ile St-Laurent, Seigneurie de Lirecq, lequel de sa bonne, pure, franche liberté et volonté et sans aucune contrainte, a reconnu, confessé et par ces présentes reconnaît et confesse avoir, dès ce présent jour, vendu, quitté, cédé, transporté et délaissé, et par ces présentes, vend, quitte, cède, transporte et délaisse, du tout, dès maintenant et à toujours, garantit faire jouir sans aucun trouble ou empêchement quelconque, à Nicolas Paquin maitre-menuisier en ce pays, rési­dant à la Côte de Beaupré, au dit lieu Château-Richer, à ce, pendant et accep­tant pour leurs héritiers et ayant cause à l'avenir: C'est à savoir une terre, concession et habitation, contenant trois arpents de front en la dite seigneurie côté et passage du nord, tenant d'un côté à Marin Nourrice et d'autre côté aux représentants Osanny Nodo, vivant dit Lavigne, sans en faire par le dit vendeur aucune retention non plus de terre que de bâtiments, aucune de lesquels sont et aussi vendues dans la dite vente, et garantissant le dit vendeur la dite terre, concession et habitation, être tenu de fiefs et censive de la dite seigneurie Lirecq, et en outre chargée envers les seigneurs d'icelle seigneurie de la som­me de vingt sols de rente seigneuriale par chaque arpent de front de la dite concession sur le passage du nord, avec le sol de cens par chacun arpent de front, et, pour toute la dite concession le nombre de deux chapons vifs (vivants), le tout payable au jour et fête de saint Rémi, chef d'octobre (1er octobre) au lieu seigneurial de la dite seigneurie de Lirecq, ou autre lieu qui lui sera indi­qué par les seigneurs, avec toutes autres charges qu'est tenue faire la dite concession, terre et habitation, le dit vendeur, le dit acquéreur, en tous ses droits, noms et raisons, portées par son contrat de concession par lui obtenu de sieur de Lauzon, ci-devant seigneur de la dite seigneurie, lequel il promet toutes et quantes fois mettre entre les mains du dit acquéreur. Enfin la présente vente faite aux charges et conditions ci-dessus, lesquelles seront faites, payées, acquittées, pour l'avenir, par le dit acquéreur, comme aurait fait et porté faire par ci-devant le dit vendeur, et si bien et à temps, qu'il n'en sera et outre pour et parmi, la somme de 600 livres tournois payables en trois termes égaux savoir: la somme de 200 livres tournois dans la fin du mois d'avri I pro­chain, et pour les autres 200 livres, faisant ensemble la dite somme de 600 livres tournois, payable d'un an du dit premier terme que l'on comptera en l'année g.b.i.c. octante unième (1681); le tout payable en billets bons et valables, et marchandises de ce pays, ainsi que le tout pourra valoir lors des dits paiements; promettant le dit vendeur faire ratifier la présente vente et contrat d'icelle à Anne Couture, sa femme, toutes et quantes fois, et au plus tard au premier paiement qui en sera fait. Car ainsi a été accordé entre les dites parties susdites. Fait et passé en la dite Ile St-Laurent, en la maison de Jean Primeau, celui témoin, et de Michel Montambaut à ce présent, lesquels témoins ont avec le dit acquéreur, et moi notaire susdit et soussigné, signé à la présente minute, et a dit le vendeur dit et déclaré ne savoir écrire et signer.
  Nicolas PAQUIN
  Michel MONTENBAU
  Jean PRIMEAU, Auber, notaire.

Note : Cette terre au cadastre de la Nouvelle-France, dans la paroisse de Sainte-Famille de l'Ile-D'Orléans, porte le No 11. Au cadastre actuel cette terre se situe au No 2111 du chemin Royal, soit la dernière habitation de la paroisse de la Ste­-Famille en se dirigeant vers la paroisse St-Pierre.

Pasteur Paquin, Petite histoire des familles Paquin en Amérique, 1672-1976

Notes biographiques sur l'ancêtre Nicolas et sa famille

Les quelques notes qui suivent lèvent un coin du voile sur la vie et les déplacements de la famille de Nicolas et sa triste fin en Nouvelle-France.

 Engagé par Jean Deschamps sur l’ordre de son fils François Deschamps, Seigneur de la Bouteillerie, notre ancêtre Nicolas muni de son diplôme de Maître-Menuisier, s’amène donc à la Rivière-Ouelle en 1672 pour participer à la construction du manoir. En 1972, cette municipalité a fêté le troisième centenaire de sa fondation, évènement qui est relaté dans un livre, « Rivière-Ouelle », 1672-1972, par Paul-Henri Hudon. En 1972, notre Association fêtait à Deschambault le 3e centenaire de l’arrivée de Nicolas en Nouvelle-France.

Son engagement terminé à la Rivière-Ouelle, en 1675, Nicolas décide de faire carrière en Nouvelle-France, au lieu de retourner dans son petit village de la Poterie, en Normandie, comme le lui permettait son contrat d’engagements. Il trouve du travail sur la Côte-de-Beaupré, et il est probable qu’il habita Château-Richer, puisque le 3 juillet 1676, il sert de témoin dans un acte de cession de terrain à la fabrique de Beauport. L’église de Beauport, alors en construction, fut terminée la même année et il est probable que Nicolas a travaillé à cette construction puisque dans l’acte il y est qualifié de maître-menuisier.

C’est à Château-Richer que Nicolas fait la rencontre de celle qui deviendra son épouse, Marie-Françoise, fille de Jean Plante et de Françoise Boucher. Il signe son contrat de mariage le 20 octobre 1676. Le 8 novembre, les jeunes époux, Nicolas a 28 ans et Marie-Françoise 22, reçoivent la bénédiction nuptiale du Révérend L.G. Brullon, missionnaire de passage, dans l’église Notre-Dame de la Visitation de Château-Richer.

  C’est dans une paroisse de la Côte-de-Beaupré que fut baptisé le premier enfant du jeune couple, malheureusement, l’acte de baptême n’a pu être retrouvé à cause de l’absence de prêtre résident à Château-Richer.

  Dans les premiers temps de la colonie, on disait que pour être utile à la communauté, chaque homme se devait d’acquérir un lot et de le défricher. C’est ainsi que Nicolas pour obéir à la coutume, devint défricheur et agriculteur en achetant par contrat le 8 septembre 1678 une terre appartenant à Jean Moreau et située dans la paroisse de Sainte-Famille de l’île d’Orléans. Elle mesurait 3 arpents de front et s’étendait du fleuve Saint-Laurent, branche du Nord, jusqu’à la ligne de démarcation du centre de l’Ile. Une habitation et divers bâtiments de ferme y étaient déjà érigés.

  Nicolas et Marie-Françoise y élevèrent 13 enfants, dont six seulement, 2 fils et 4 filles, contractèrent mariage. Des 7 autres, 4 moururent en bas âge : ce sont Marie née le 5 décembre 1679, morte 6 jours plus tard ; Gentien, né le 26 avril 1683, meurt le 6 mai suivant ; Jean, né le 23 août 1686, décédé le 9 octobre 1688 et Marguerite née le 3 janvier 1698, meurs le 10 janvier 1699. Louis, né le 30 avril 1693, meurt 10 ans plus tard le 19 avril 1703.

  Nous sommes en 1702. Nicolas II, le fils qui a maintenant 25 ans décide de quitter la ferme paternelle pour tenter sa chance à Deschambault en se mettant au service du seigneur François de Chavigny. Nicolas peut compter sur les services d’Antoine qui a atteint ses 18 ans et de Louis qui a 9 ans. Après avoir concédé verbalement un lot à Nicolas II, le Seigneur de Chavigny donne suite par voie notariée et cède par contrat, le 30 août 1707, ledit lot, par l’intermédiaire de Joseph Fleury de la Gorgendière, agissant pour Jacques Fleury de Deschambault, avec confirmation écrite en bonne et due forme. Il y élève une habitation et la même année contracte mariage avec Marie-Anne Perrot, fille de Marie Chrétien et de Jacques Perrot. Malheureusement, on n’a pu retrouver son acte de mariage. On ignore donc la date exacte et l’endroit de son mariage. Leur premier enfant, Nicolas III, fut baptisé à Cap-Santé le 17 mai 1708.

  Sur les entrefaites, la guigne s’acharne sur Nicolas et sa famille ; Louis meurt en 1703 à l’âge de 10 ans et Antoine se noie l’année suivante dans une traversée du Saint-Laurent. C’en est trop pour Nicolas qui n’a que 54 ans, mais ne peut compter que sur lui-même pour faire vivre, outre sa femme, trois enfants, Jean 3 ans, Marie-Anne 9 ans et Madeleine 14 ans. Marie qui aide la maman dans les travaux de la maison convole en justes noces avec Jean-Baptiste Marcotte le 12 juin 1708, elle a 28 ans. On comprend pourquoi le jeune couple décide de rester avec Nicolas et Françoise. Nicolas usé par le chagrin et les travaux s’éteint 5 mois plus tard et est enterré à Sainte-Famille le 17 décembre 1708. Trois ans plus tard, le 23 juillet, deux autres filles, Madeleine et Geneviève épousent à Sainte-Famille, Jacques Perrot et Jean-François Naud, et décident d’aller vivre à Deschambault. Marie-Anne qui a 16 ans rend souvent visite à ses sœurs Madeleine et Geneviève. C’est ainsi qu’elle fera la rencontre de Pierre Groleau et se mariera à Deschambault en 1720.

  Restait Jean-Baptiste né en 1701. On ne connaît pas la date précise de sa venue à Deschambault. Il y était cependant en 1721 alors qu’il agissait comme témoin lors du contrat de mariage de son frère Nicolas II avec sa deuxième épouse, Marie-Thérèse Groleau, le 18 mars 1721.

  En 1726, la veuve de l’ancêtre Nicolas, Marie-Françoise Plante s’éteint au milieu d’avril sur la ferme de l’île d’Orléans. Jean-Baptiste, le seul survivant qui vit encore sur la ferme au milieu de la famille Marcotte, fait de nombreux voyages à Deschambault chez son frère Nicolas et ses sœurs Madeleine Perrot et Geneviève Naud. Il se décide enfin à quitter la ferme, se fixe à Deschambault et y épouse Marguerite Chapelain, fille de Joseph Chapelain, censitaire du fief de Lachevrotière. Jean-Baptiste et Marguerite n’eurent qu’un fils Joseph dit « Fichon » qui perpétua leur lignée.

  Tous ces évènements qui ont marqué la famille de Nicolas nous font comprendre pourquoi Deschambault est devenu véritablement le berceau des familles Paquin en Amérique.

Les quelques notes qui suivent lèvent un coin du voile sur la vie et les déplacements de la famille de Nicolas et sa triste fin en Nouvelle-France.

 Engagé par Jean Deschamps sur l’ordre de son fils François Deschamps, Seigneur de la Bouteillerie, notre ancêtre Nicolas muni de son diplôme de Maître-Menuisier, s’amène donc à la Rivière-Ouelle en 1672 pour participer à la construction du manoir. En 1972, cette municipalité a fêté le troisième centenaire de sa fondation, évènement qui est relaté dans un livre, « Rivière-Ouelle », 1672-1972, par Paul-Henri Hudon. En 1972, notre Association fêtait à Deschambault le 3e centenaire de l’arrivée de Nicolas en Nouvelle-France.

Son engagement terminé à la Rivière-Ouelle, en 1675, Nicolas décide de faire carrière en Nouvelle-France, au lieu de retourner dans son petit village de la Poterie, en Normandie, comme le lui permettait son contrat d’engagements. Il trouve du travail sur la Côte-de-Beaupré, et il est probable qu’il habita Château-Richer, puisque le 3 juillet 1676, il sert de témoin dans un acte de cession de terrain à la fabrique de Beauport. L’église de Beauport, alors en construction, fut terminée la même année et il est probable que Nicolas a travaillé à cette construction puisque dans l’acte il y est qualifié de maître-menuisier.

C’est à Château-Richer que Nicolas fait la rencontre de celle qui deviendra son épouse, Marie-Françoise, fille de Jean Plante et de Françoise Boucher. Il signe son contrat de mariage le 20 octobre 1676. Le 8 novembre, les jeunes époux, Nicolas a 28 ans et Marie-Françoise 22, reçoivent la bénédiction nuptiale du Révérend L.G. Brullon, missionnaire de passage, dans l’église Notre-Dame de la Visitation de Château-Richer.

  C’est dans une paroisse de la Côte-de-Beaupré que fut baptisé le premier enfant du jeune couple, malheureusement, l’acte de baptême n’a pu être retrouvé à cause de l’absence de prêtre résident à Château-Richer.

  Dans les premiers temps de la colonie, on disait que pour être utile à la communauté, chaque homme se devait d’acquérir un lot et de le défricher. C’est ainsi que Nicolas pour obéir à la coutume, devint défricheur et agriculteur en achetant par contrat le 8 septembre 1678 une terre appartenant à Jean Moreau et située dans la paroisse de Sainte-Famille de l’île d’Orléans. Elle mesurait 3 arpents de front et s’étendait du fleuve Saint-Laurent, branche du Nord, jusqu’à la ligne de démarcation du centre de l’Ile. Une habitation et divers bâtiments de ferme y étaient déjà érigés.

  Nicolas et Marie-Françoise y élevèrent 13 enfants, dont six seulement, 2 fils et 4 filles, contractèrent mariage. Des 7 autres, 4 moururent en bas âge : ce sont Marie née le 5 décembre 1679, morte 6 jours plus tard ; Gentien, né le 26 avril 1683, meurt le 6 mai suivant ; Jean, né le 23 août 1686, décédé le 9 octobre 1688 et Marguerite née le 3 janvier 1698, meurs le 10 janvier 1699. Louis, né le 30 avril 1693, meurt 10 ans plus tard le 19 avril 1703.

  Nous sommes en 1702. Nicolas II, le fils qui a maintenant 25 ans décide de quitter la ferme paternelle pour tenter sa chance à Deschambault en se mettant au service du seigneur François de Chavigny. Nicolas peut compter sur les services d’Antoine qui a atteint ses 18 ans et de Louis qui a 9 ans. Après avoir concédé verbalement un lot à Nicolas II, le Seigneur de Chavigny donne suite par voie notariée et cède par contrat, le 30 août 1707, ledit lot, par l’intermédiaire de Joseph Fleury de la Gorgendière, agissant pour Jacques Fleury de Deschambault, avec confirmation écrite en bonne et due forme. Il y élève une habitation et la même année contracte mariage avec Marie-Anne Perrot, fille de Marie Chrétien et de Jacques Perrot. Malheureusement, on n’a pu retrouver son acte de mariage. On ignore donc la date exacte et l’endroit de son mariage. Leur premier enfant, Nicolas III, fut baptisé à Cap-Santé le 17 mai 1708.

  Sur les entrefaites, la guigne s’acharne sur Nicolas et sa famille ; Louis meurt en 1703 à l’âge de 10 ans et Antoine se noie l’année suivante dans une traversée du Saint-Laurent. C’en est trop pour Nicolas qui n’a que 54 ans, mais ne peut compter que sur lui-même pour faire vivre, outre sa femme, trois enfants, Jean 3 ans, Marie-Anne 9 ans et Madeleine 14 ans. Marie qui aide la maman dans les travaux de la maison convole en justes noces avec Jean-Baptiste Marcotte le 12 juin 1708, elle a 28 ans. On comprend pourquoi le jeune couple décide de rester avec Nicolas et Françoise. Nicolas usé par le chagrin et les travaux s’éteint 5 mois plus tard et est enterré à Sainte-Famille le 17 décembre 1708. Trois ans plus tard, le 23 juillet, deux autres filles, Madeleine et Geneviève épousent à Sainte-Famille, Jacques Perrot et Jean-François Naud, et décident d’aller vivre à Deschambault. Marie-Anne qui a 16 ans rend souvent visite à ses sœurs Madeleine et Geneviève. C’est ainsi qu’elle fera la rencontre de Pierre Groleau et se mariera à Deschambault en 1720.

  Restait Jean-Baptiste né en 1701. On ne connaît pas la date précise de sa venue à Deschambault. Il y était cependant en 1721 alors qu’il agissait comme témoin lors du contrat de mariage de son frère Nicolas II avec sa deuxième épouse, Marie-Thérèse Groleau, le 18 mars 1721.

  En 1726, la veuve de l’ancêtre Nicolas, Marie-Françoise Plante s’éteint au milieu d’avril sur la ferme de l’île d’Orléans. Jean-Baptiste, le seul survivant qui vit encore sur la ferme au milieu de la famille Marcotte, fait de nombreux voyages à Deschambault chez son frère Nicolas et ses sœurs Madeleine Perrot et Geneviève Naud. Il se décide enfin à quitter la ferme, se fixe à Deschambault et y épouse Marguerite Chapelain, fille de Joseph Chapelain, censitaire du fief de Lachevrotière. Jean-Baptiste et Marguerite n’eurent qu’un fils Joseph dit « Fichon » qui perpétua leur lignée.

  Tous ces évènements qui ont marqué la famille de Nicolas nous font comprendre pourquoi Deschambault est devenu véritablement le berceau des familles Paquin en Amérique.

Acte de mariage de Nicolas

EXTRAIT DES REGISTRES DE LA PAROISSE DE CHÂTEAU-RICHER 

  Le dix-huitième jour de novembre mil six cent soixante-seize, après les fiançailles et la publication faite de trois bans de mariage entre Nicolas Paquin de la paroisse de la Potherie, au diocèse de Rouen et de Marie Plante, fille de Jean Plante et de Françoise Boucher, sa femme, de la paroisse de Château­-Richer, ne s'étant découvert aucun empêchement, je, soussigné, missionnaire de la Côte de Beaupré, les ai fiancés le 17 du dit mois, et M. Filion, mission­naire de la dite Côte, les a mariés et leur a donné la bénédiction nuptiale dans l'église de Notre-Dame de Château-Richer, selon la forme prescrite par la sainte Église catholique, apostolique et romaine, en présence de Sieur Auber, écuyer de la dite Côte, de Dupré, tailleur et de Guillaume Boucher, habitants de cette paroisse.

   L. G. BRULLON, prêtre-missionnaire.

   Après son mariage, Nicolas Paquin décida d'élire domicile sur une terre de l'Ile d'Orléans. C'est ce qu'il fit en achetant une terre appartenant à Jean Moreau.

   Pasteur Paquin, Petite histoire des familles Paquin en Amérique

EXTRAIT DES REGISTRES DE LA PAROISSE DE CHÂTEAU-RICHER 

  Le dix-huitième jour de novembre mil six cent soixante-seize, après les fiançailles et la publication faite de trois bans de mariage entre Nicolas Paquin de la paroisse de la Potherie, au diocèse de Rouen et de Marie Plante, fille de Jean Plante et de Françoise Boucher, sa femme, de la paroisse de Château­-Richer, ne s'étant découvert aucun empêchement, je, soussigné, missionnaire de la Côte de Beaupré, les ai fiancés le 17 du dit mois, et M. Filion, mission­naire de la dite Côte, les a mariés et leur a donné la bénédiction nuptiale dans l'église de Notre-Dame de Château-Richer, selon la forme prescrite par la sainte Église catholique, apostolique et romaine, en présence de Sieur Auber, écuyer de la dite Côte, de Dupré, tailleur et de Guillaume Boucher, habitants de cette paroisse.

   L. G. BRULLON, prêtre-missionnaire.

   Après son mariage, Nicolas Paquin décida d'élire domicile sur une terre de l'Ile d'Orléans. C'est ce qu'il fit en achetant une terre appartenant à Jean Moreau.

   Pasteur Paquin, Petite histoire des familles Paquin en Amérique

Contrat de mariage de Nicolas et Françoise Plant

Par devant Paul Vachon, Notaire Royal, en la Nouvelle-France, garde-notes du Roi, notre Sire, et pour les droits des Seigneurs de Beaupré, Île et Comté de Saint-Laurent, Beauport et de Notre-Dame-des-Anges et témoins soussignés, furent présents en leurs personnes le Sieur Jean Plante et Françoise Boucher, sa fem­me, la dite femme de son mari autorisée pour l’effet des présentes, habitants de la paroisse de Notre-Dame de la Visitation de Château-Richer, et au nom et comme stipulant en cette partie Marie-Françoise Plante, leur fille, à ce présente et de son consentement, d’une part et Nicolas Paquin, maître-menuisier, fils de Jean Paquin et de Renée Frémont, ses père et mère, de la paroisse de la Potherie, en la province de Normandie, et de l’archevêché de Rouen, pour lui et en son nom, d’autre part ; lesquelles parties, de leur bon gré et volonté, en la présence et du consentement de leurs parents et amis, pour ce, assemblés d’une part et d’autre, savoir de la part du dit Sieur Jean Plante, de la dite Marie-Françoise Boucher, sa femme, et de la dite Marie-Françoise Plante, leur fille, de Perrine Mallet, veuve du défunt Marin Boucher, grand’mère de la dite Marie-Françoise Plante, de Claude, Jacques, Georges et Jean Plante, frères germains de la dite Marie-Françoise Plante, tous enfants du dit Jean Plante et de la dite Françoise Boucher, sa femme, de Charles Godin et de Marie Boucher, de Guillau­me Boucher et de Jeanne-Marguerite Thibault, sa femme, de Louis-Marin Boucher, sieur de Boisbuisson, arpenteur juré en ce pays, de Pierre Boucher et de Marie St-Denis, sa femme, tous oncles et tantes maternels de la dite Marie-Françoise Plante ; et de la part du dit Nicolas Paquin, de Sieur Claude Auber, Juge Prévôt de Beaupré, Île et Comté de Saint-Laurent, de Antoine Veillon, dit Dugué (Dupré ?), maître-tailleur d’habits, parents et amis du dit Paquin.

         Reconnurent et confessèrent avoir fait les traités et promesses de mariage qui suivent : c’est à savoir, les dits Sieur Jean Plante, Françoise Boucher, sa femme, avoir promis et promettent de donner et bailler (donner, mettre en main) la dite Marie-Françoise, leur fille, par loi et nom de mariage au dit Nicolas Paquin, qui la promet prendre pour sa femme et légitime épouse, comme aussi, la dite fille l’a promis et promet prendre pour son mari et légitime époux, et le dit mariage faire et solenniser en la sainte Église catholique, apostolique et romai­ne, le plus tôt que se faire se pourra, et qu’il sera avisé et délibéré entre eux, leurs dits parents et amis, si Dieu et notre mère la sainte Église y consentent et accordent, pour être un et communs, en tous biens meubles acquis ou à ac­quérir, en tous biens immeubles acquis ou à acquérir, suivant la coutume de la Prévôté de Paris. Les futurs conjoints ne seront pas tenus aux dettes et hypothè­ques, l’un de l’autre, faites et créées avant la solennité de leur mariage. S’il s’en trouve, elles seront payées et acquittées par celui qui les aura faites et créées.

     Sur son bien, en faveur de ce futur mariage et pour y parvenir, le dit Jean Plante et la dite Boucher, sa femme, ont promis et promettent et s’obligent de donner et bailler à leur fille, la somme de 200 livres et une vache laitière, et donner et payer, savoir la dite vache, la veille de leurs épousailles et bénédic­tions nuptiales, avec un habit selon sa condition, qui sera amicalement estimée entre leurs parents et amis, lequel dit habit sera déduit de la dite somme de 200 livres tournois (monnaie royale frappée sur le modèle de celle de Tours). Le restant de la dite somme de 200 livres tournois sera payé de la façon suivante à savoir : la somme de 50 livres chaque année, à commencer le premier paiement à la même date l’an prochain et ainsi continuer d’année en année jusqu’au parfait paiement de la dite somme de 200 livres : le tout étant un avance d’héritage.

         Selon la coutume, la future épouse sera assurée d’avoir des biens, en cas de survie, à prendre sur le plus beau et le plus apparent des biens du dit futur époux, ou bien s’il plaft à ce dernier, avoir 500 livres tournois. Le préciput (avantage que le testateur, c’est-à-dire, Jean Plante et Marie-Françoise Boucher, donne à un des cohéritiers, sans nuire à ses droits au partage du reste) sera réciproque entre les futurs époux. Ce préciput consistera en 200 livres tournois.

         Advenant la dissolution de la dite communauté, la future épouse pourra renoncer à cette somme de 200 livres tournois, et en y renonçant, elle prendra ce qu’elle aura apporté avec son dit futur époux, ses biens en cas de survie, le préciput tel que ci-dessus, et tout ce que pendant le dit mariage lui sera advenu et échu tant par succession, donation ou autrement. Elle reprendra le tout fran­chement et sans aucune obligation, sans payer aucune dette de leur dite commu­nauté, même si elle y était obligée ou commandée. En faveur et en regard du dit futur mariage, les futurs époux se font par les présentes, donation irrévocable, de leur vivant, au survivant d’entre eux deux, de tous et de chacun des biens meubles, de rentes, terre et autres biens immeubles quelconques qui leur appar­tiendront en ce moment. Ils se donnent aussi leurs biens acquis, et même tous ceux qui leur pourront échoir ou appartenir dans la suite. Ils se donnent encore tous les biens qu’ils pourront acquérir au cours de leur vie de communauté, quels qu’en soient le genre et la sorte, sans en réserver aucun ni retenir en quelques lieux et endroits qu’ils se trouveront situés. Le survivant en jouira en pleine propriété et comme lui appartenant en propre, pourvu qu’au jour de la dissolution du dit mariage il n’y ait aucun enfant vivant et provenant d’eux. Ils feront ins­crire légalement les dispositions du présent contrat dans quatre mois à partir du présent jour selon l’ordonnance de l’autorité. C’est ainsi que le tout a été décidé entre les dites parties, leurs dits parents et amis. Ils ont promis, ils se sont obligés en droit et en loi, ils ont renoncé à toute autre disposition. Ils ont fait et passé le présent contrat dans la maison du dit sieur Jean Plante et de sa dite femme au Château-Richer, ce vingtième jour d’octobre, l’an mil six cent soixante-seize (1676) en présence des susnommés parents et amis et du Sieur Félix Auber, témoin qui a, avec le futur époux et notaire, signé :
      Nicolas PAQUIN
      Marie PLANTE
      Boucher BOISBUISSON
       J. Jean PLANTE
      Guillaume BOUCHER
      Félix AUBER
      Anne AUBER
      P. VACHON, notaire Royal.  

Pasteur Paquin, Petite histoire des familles Paquin en Amérique, 1672-1976

Par devant Paul Vachon, Notaire Royal, en la Nouvelle-France, garde-notes du Roi, notre Sire, et pour les droits des Seigneurs de Beaupré, Île et Comté de Saint-Laurent, Beauport et de Notre-Dame-des-Anges et témoins soussignés, furent présents en leurs personnes le Sieur Jean Plante et Françoise Boucher, sa fem­me, la dite femme de son mari autorisée pour l’effet des présentes, habitants de la paroisse de Notre-Dame de la Visitation de Château-Richer, et au nom et comme stipulant en cette partie Marie-Françoise Plante, leur fille, à ce présente et de son consentement, d’une part et Nicolas Paquin, maître-menuisier, fils de Jean Paquin et de Renée Frémont, ses père et mère, de la paroisse de la Potherie, en la province de Normandie, et de l’archevêché de Rouen, pour lui et en son nom, d’autre part ; lesquelles parties, de leur bon gré et volonté, en la présence et du consentement de leurs parents et amis, pour ce, assemblés d’une part et d’autre, savoir de la part du dit Sieur Jean Plante, de la dite Marie-Françoise Boucher, sa femme, et de la dite Marie-Françoise Plante, leur fille, de Perrine Mallet, veuve du défunt Marin Boucher, grand’mère de la dite Marie-Françoise Plante, de Claude, Jacques, Georges et Jean Plante, frères germains de la dite Marie-Françoise Plante, tous enfants du dit Jean Plante et de la dite Françoise Boucher, sa femme, de Charles Godin et de Marie Boucher, de Guillau­me Boucher et de Jeanne-Marguerite Thibault, sa femme, de Louis-Marin Boucher, sieur de Boisbuisson, arpenteur juré en ce pays, de Pierre Boucher et de Marie St-Denis, sa femme, tous oncles et tantes maternels de la dite Marie-Françoise Plante ; et de la part du dit Nicolas Paquin, de Sieur Claude Auber, Juge Prévôt de Beaupré, Île et Comté de Saint-Laurent, de Antoine Veillon, dit Dugué (Dupré ?), maître-tailleur d’habits, parents et amis du dit Paquin.

         Reconnurent et confessèrent avoir fait les traités et promesses de mariage qui suivent : c’est à savoir, les dits Sieur Jean Plante, Françoise Boucher, sa femme, avoir promis et promettent de donner et bailler (donner, mettre en main) la dite Marie-Françoise, leur fille, par loi et nom de mariage au dit Nicolas Paquin, qui la promet prendre pour sa femme et légitime épouse, comme aussi, la dite fille l’a promis et promet prendre pour son mari et légitime époux, et le dit mariage faire et solenniser en la sainte Église catholique, apostolique et romai­ne, le plus tôt que se faire se pourra, et qu’il sera avisé et délibéré entre eux, leurs dits parents et amis, si Dieu et notre mère la sainte Église y consentent et accordent, pour être un et communs, en tous biens meubles acquis ou à ac­quérir, en tous biens immeubles acquis ou à acquérir, suivant la coutume de la Prévôté de Paris. Les futurs conjoints ne seront pas tenus aux dettes et hypothè­ques, l’un de l’autre, faites et créées avant la solennité de leur mariage. S’il s’en trouve, elles seront payées et acquittées par celui qui les aura faites et créées.

     Sur son bien, en faveur de ce futur mariage et pour y parvenir, le dit Jean Plante et la dite Boucher, sa femme, ont promis et promettent et s’obligent de donner et bailler à leur fille, la somme de 200 livres et une vache laitière, et donner et payer, savoir la dite vache, la veille de leurs épousailles et bénédic­tions nuptiales, avec un habit selon sa condition, qui sera amicalement estimée entre leurs parents et amis, lequel dit habit sera déduit de la dite somme de 200 livres tournois (monnaie royale frappée sur le modèle de celle de Tours). Le restant de la dite somme de 200 livres tournois sera payé de la façon suivante à savoir : la somme de 50 livres chaque année, à commencer le premier paiement à la même date l’an prochain et ainsi continuer d’année en année jusqu’au parfait paiement de la dite somme de 200 livres : le tout étant un avance d’héritage.

         Selon la coutume, la future épouse sera assurée d’avoir des biens, en cas de survie, à prendre sur le plus beau et le plus apparent des biens du dit futur époux, ou bien s’il plait à ce dernier, avoir 500 livres tournois. Le préciput (avantage que le testateur, c’est-à-dire, Jean Plante et Marie-Françoise Boucher, donne à un des cohéritiers, sans nuire à ses droits au partage du reste) sera réciproque entre les futurs époux. Ce préciput consistera en 200 livres tournois.

         Advenant la dissolution de la dite communauté, la future épouse pourra renoncer à cette somme de 200 livres tournois, et en y renonçant, elle prendra ce qu’elle aura apporté avec son dit futur époux, ses biens en cas de survie, le préciput tel que ci-dessus, et tout ce que pendant le dit mariage lui sera advenu et échu tant par succession, donation ou autrement. Elle reprendra le tout fran­chement et sans aucune obligation, sans payer aucune dette de leur dite commu­nauté, même si elle y était obligée ou commandée. En faveur et en regard du dit futur mariage, les futurs époux se font par les présentes, donation irrévocable, de leur vivant, au survivant d’entre eux deux, de tous et de chacun des biens meubles, de rentes, terre et autres biens immeubles quelconques qui leur appar­tiendront en ce moment. Ils se donnent aussi leurs biens acquis, et même tous ceux qui leur pourront échoir ou appartenir dans la suite. Ils se donnent encore tous les biens qu’ils pourront acquérir au cours de leur vie de communauté, quels qu’en soient le genre et la sorte, sans en réserver aucun ni retenir en quelques lieux et endroits qu’ils se trouveront situés. Le survivant en jouira en pleine propriété et comme lui appartenant en propre, pourvu qu’au jour de la dissolution du dit mariage il n’y ait aucun enfant vivant et provenant d’eux. Ils feront ins­crire légalement les dispositions du présent contrat dans quatre mois à partir du présent jour selon l’ordonnance de l’autorité. C’est ainsi que le tout a été décidé entre les dites parties, leurs dits parents et amis. Ils ont promis, ils se sont obligés en droit et en loi, ils ont renoncé à toute autre disposition. Ils ont fait et passé le présent contrat dans la maison du dit sieur Jean Plante et de sa dite femme au Château-Richer, ce vingtième jour d’octobre, l’an mil six cent soixante-seize (1676) en présence des susnommés parents et amis et du Sieur Félix Auber, témoin qui a, avec le futur époux et notaire, signé :
      Nicolas PAQUIN
      Marie PLANTE
      Boucher BOISBUISSON
       J. Jean PLANTE
      Guillaume BOUCHER
      Félix AUBER
      Anne AUBER
      P. VACHON, notaire Royal.  

Pasteur Paquin, Petite histoire des familles Paquin en Amérique, 1672-1976

Nicolas et Françoise se dévouent pour les pauvres

Nicolas Paquin et son épouse Marie Plante pratiquaient lacharité dans leur paroisse de Sainte-Famille, et d’ailleurs, leur situation comme propriétaires de ferme le leur en donnait l’avantage.

    Au cours de toute sa vie, Nicolas Paquin a vécu pacifiquement, si l’on en juge par le fait qu’il n’a pas eu à paraître devant les tribunaux. Dans les « Juge­ments et délibérations du Conseil Souverain de la Nouvelle-France », on ne relève pas son nom a lors que de nombreux différends s’élevaient ici et là et prenaient fin devant le Conseil assemblé qui infligeait des amendes aux délinquants pour leurs délits de tous genres, même pour un « fol appel ».

   Au contraire, Nicolas Paquin et Marie-Françoise Plante ont su, par leur dévouement et leur charité, se gagner l’estime et la confiance de leurs concitoyens, voyons-les au service des pauvres de leur paroisse.

Nicolas Paquin et son épouse Marie Plante pratiquaient lacharité dans leur paroisse de Sainte-Famille, et d’ailleurs, leur situation comme propriétaires de ferme le leur en donnait l’avantage.

    Au cours de toute sa vie, Nicolas Paquin a vécu pacifiquement, si l’on en juge par le fait qu’il n’a pas eu à paraître devant les tribunaux. Dans les « Juge­ments et délibérations du Conseil Souverain de la Nouvelle-France », on ne relève pas son nom a lors que de nombreux différends s’élevaient ici et là et prenaient fin devant le Conseil assemblé qui infligeait des amendes aux délinquants pour leurs délits de tous genres, même pour un « fol appel ».

   Au contraire, Nicolas Paquin et Marie-Françoise Plante ont su, par leur dévouement et leur charité, se gagner l’estime et la confiance de leurs concitoyens, voyons-les au service des pauvres de leur paroisse.

Le bureau des pauvres de la Sainte-Famille

En 1688, par décision du Conseil Souverain de la Nouvelle-France, des Bureaux des Pauvres étaient établis dans chacune des villes de Ouébec, Mont­réal et Trois-Rivières.

   D'après le nouvel arrêt, chaque bureau devait être composé du curé, chargé de rechercher les pauvres honteux et les misérables; d'un directeur, auquel s'adressaient ceux qui voulaient avoir des secours, et qui devait chercher de l'ouvrage à ceux qui pouvaient travailler; d'un trésorier, qui recevait les aumônes destinées aux pauvres; d'un secrétaire, qui tenait registre de toutes les délibé­rations.

   Le secrétaire choisissait deux femmes pour quêter, chacune leur tour, tous les mois ou plus souvent, dans toutes les maisons de la paroisse. Ces dames quêteuses avaient instruction de demander, sans insister. Chacun devait être libre de donner seIon sa dévotion.

   Le Bureau des Pauvres classait ses protégés; seuls, les pauvres vraiment nécessiteux devaient être secourus.   Le Conseil Souverain s'occupa par le même arrêt des pauvres de la campa­gne. Des Bureaux des Pauvres pouvaient aussi être établis dans les paroisses rurales.

   Là, le curé et deux habitants étaient nommés directeurs par les paroissiens à l'issue de la grand'messe. Ces directeurs avaient les mêmes pouvoirs que ceux des villes. Le seigneur, s'il résidait dans sa seigneurie, était appelé à l'assem­blée du Bureau des Pauvres de sa paroisse et y avait voix délibérative.

   Les directeurs pouvaient forcer les pauvres encore en santé à travailler et, avant d'aider les familles dans la nécessité, ils avaient l'obligation de placer les enfants en service. Dans chaque cas, ils faisaient enquête sur les habitudes et la vie d'intérieur des pauvres qu'ils étaient appelés à secourir.

   Comme on le voit, nos Conférences Saint-Vincent de Paul sont modelées, pour une grande partie de leurs constitutions sur !es anciens Bureaux des Pau­vres. Ceux-ci, d'ailleurs existaient en France, dès le seizième siècle.

   Nous avons sous les yeux une partie des délibérations ou procès-verbaux du Bureau des Pauvres qui fut établi à la Sainte-Famille de l'ile d'Orléans en 1698.

   Cette pièce débute ainsi: "Aujourd'hui, vingt-septième mars mil six cent quatre-vingt-dix-huit, le Révérend Père Le Blanc, de la Compagnie de Jésus, envoyé par Monseigneur de Québec pour prêcher et commencer l'établissement du Bureau des Pauvres dans cette dite paroisse suivant le règlement de police du 8 avril 1688, renouvelé le 22 de février 1698, ayant assemblé, après son sermon, à l'issue de la grand' messe, la plus grande partie des habitants, outre les directeurs d'emploi qui sont messire François Lamy, curé de la dite paroisse, M. Louis de Niort, sieur de la Noraye, on a élu, à la pluralité des voix, Nicolas Catrin pour secrétaire, Nicolas Paquin pour directeur des passants et pour directeur receveur, Jacques Bilodeau."

   À la réunion du 1er avriI 1698, le Bureau des Pauvres choisit Marie Aubert, femme de Jean Prémont, Marie Plante femme de Nicolas Paquin, Marie Loignon, femme de Nicolas Drouin, et Marie Le Houx, veuve Joseph Renaud, pour recueil­Iir les aumônes de la paroisse en faveur des pauvres. Nous voyons par la délibé­ration du 25 avril suivant que ces dames ramassèrent dix-huit minots de blé.

   Le 17 avriI 1699, les paroissiens élisaient Robert Gaulin comme directeur secrétaire, Gervais Rochon comme directeur receveur et Nicolas Drouin comme directeur des passants, en remplacement de Nicolas Catrin, Nicolas Paquin et Jacques Bilodeau dont le terme d'office était expiré.

   Combien de temps vécut le Bureau des Pauvres de la Sainte-Famille? ­Nous l'ignorons. Tout ce que nous pouvons affirmer c'est que sous le régime français, nos paroisses avaient soin de leurs pauvres. Et a lors comme aujourd' hui, les habitants de l'Ile d'Orléans ne laissaient personne dans la misère. La réputation des braves insulaires n'a jamais subi d'éclipse sur ce point.

   (Voir: Bulletins des Recherches Historiques, année 1927, p. 576)
    Pierre-Georges ROY

En 1688, par décision du Conseil Souverain de la Nouvelle-France, des Bureaux des Pauvres étaient établis dans chacune des villes de Ouébec, Mont­réal et Trois-Rivières.

   D'après le nouvel arrêt, chaque bureau devait être composé du curé, chargé de rechercher les pauvres honteux et les misérables; d'un directeur, auquel s'adressaient ceux qui voulaient avoir des secours, et qui devait chercher de l'ouvrage à ceux qui pouvaient travailler; d'un trésorier, qui recevait les aumônes destinées aux pauvres; d'un secrétaire, qui tenait registre de toutes les délibé­rations.

   Le secrétaire choisissait deux femmes pour quêter, chacune leur tour, tous les mois ou plus souvent, dans toutes les maisons de la paroisse. Ces dames quêteuses avaient instruction de demander, sans insister. Chacun devait être libre de donner seIon sa dévotion.

   Le Bureau des Pauvres classait ses protégés; seuls, les pauvres vraiment nécessiteux devaient être secourus.   Le Conseil Souverain s'occupa par le même arrêt des pauvres de la campa­gne. Des Bureaux des Pauvres pouvaient aussi être établis dans les paroisses rurales.

   Là, le curé et deux habitants étaient nommés directeurs par les paroissiens à l'issue de la grand'messe. Ces directeurs avaient les mêmes pouvoirs que ceux des villes. Le seigneur, s'il résidait dans sa seigneurie, était appelé à l'assem­blée du Bureau des Pauvres de sa paroisse et y avait voix délibérative.

   Les directeurs pouvaient forcer les pauvres encore en santé à travailler et, avant d'aider les familles dans la nécessité, ils avaient l'obligation de placer les enfants en service. Dans chaque cas, ils faisaient enquête sur les habitudes et la vie d'intérieur des pauvres qu'ils étaient appelés à secourir.

   Comme on le voit, nos Conférences Saint-Vincent de Paul sont modelées, pour une grande partie de leurs constitutions sur !es anciens Bureaux des Pau­vres. Ceux-ci, d'ailleurs existaient en France, dès le seizième siècle.

   Nous avons sous les yeux une partie des délibérations ou procès-verbaux du Bureau des Pauvres qui fut établi à la Sainte-Famille de l'ile d'Orléans en 1698.

   Cette pièce débute ainsi: "Aujourd'hui, vingt-septième mars mil six cent quatre-vingt-dix-huit, le Révérend Père Le Blanc, de la Compagnie de Jésus, envoyé par Monseigneur de Québec pour prêcher et commencer l'établissement du Bureau des Pauvres dans cette dite paroisse suivant le règlement de police du 8 avril 1688, renouvelé le 22 de février 1698, ayant assemblé, après son sermon, à l'issue de la grand' messe, la plus grande partie des habitants, outre les directeurs d'emploi qui sont messire François Lamy, curé de la dite paroisse, M. Louis de Niort, sieur de la Noraye, on a élu, à la pluralité des voix, Nicolas Catrin pour secrétaire, Nicolas Paquin pour directeur des passants et pour directeur receveur, Jacques Bilodeau."

   À la réunion du 1er avriI 1698, le Bureau des Pauvres choisit Marie Aubert, femme de Jean Prémont, Marie Plante femme de Nicolas Paquin, Marie Loignon, femme de Nicolas Drouin, et Marie Le Houx, veuve Joseph Renaud, pour recueil­Iir les aumônes de la paroisse en faveur des pauvres. Nous voyons par la délibé­ration du 25 avril suivant que ces dames ramassèrent dix-huit minots de blé.

   Le 17 avriI 1699, les paroissiens élisaient Robert Gaulin comme directeur secrétaire, Gervais Rochon comme directeur receveur et Nicolas Drouin comme directeur des passants, en remplacement de Nicolas Catrin, Nicolas Paquin et Jacques Bilodeau dont le terme d'office était expiré.

   Combien de temps vécut le Bureau des Pauvres de la Sainte-Famille? ­Nous l'ignorons. Tout ce que nous pouvons affirmer c'est que sous le régime français, nos paroisses avaient soin de leurs pauvres. Et a lors comme aujourd' hui, les habitants de l'Ile d'Orléans ne laissaient personne dans la misère. La réputation des braves insulaires n'a jamais subi d'éclipse sur ce point.

   (Voir: Bulletins des Recherches Historiques, année 1927, p. 576)
    Pierre-Georges ROY

Exemple de probité ancestrale

QUITTANCE POSTHUME DES MARGUILLIERS DE LA PAROISSE DE LA SAINTE-FAMILLE À NICOLAS PAQUIN (décédé le 16 décembre 1708)

  Par devant Étienne Jacob, notaire à Beaupré, comté de Saint-Laurent, et témoins soussignés, furent présent Jean Lehoux, demeurant au dit comté et marguillier en chef de la fabrique de l’église de la paroisse Sainte-Famille, située au dit lieu, Jean Leblond et Guillaume Boucher, aussi marguilliers de ladite église et fabrique, ses consorts, lesquels ont volontairement reconnu et confessé avoir eu et reçu du défunt Nicolas Paquin, lors de son décès, par transport qu’il leur a fait d’icelle verbalement, la somme de cent quatre-vingts livres. Ladite somme due au dit Nicolas Paquin par défunt François Deschamps, sieur de la Bouteillerie, mentionnée en une obligation passée par défunt Roger, vivant notaire à Québec, le dix-septième octobre (1700) mil sept cents. Laquelle obligation a été mise en les mains du sieur François Lamy, prêtre et curé de ladite paroisse de la Sainte-Famille, pour et au nom de ladite fabrique, au profit du dit Nicolas Paquin, au temps de son décès, et présentement entre les mains des dits marguilliers pour avoir (parce qu’ils ont) recouvré le paiement de ladite somme de cent quatre-vingts livres à leurs frais et diligence, dont et de laquelle obligation, Marie Plante, veuve du dit défunt Nicolas Paquin, tant en son nom que pour les enfants du dit défunt et d’elle, pour ce présente et acceptante, en fait porteuse de ladite somme de cent quatre-vingts livres, vrais acteurs, demandeurs, procureurs, receveurs et acquéreurs, les a mis et subrogés au lieu et place d’elle et des enfants héritiers du dit défunt, son mari, pour en jouir et disposer comme bon semblera aux dits marguilliers pour ladite fabrique, leurs successeurs et ayant cause au moyen des présentes, moyennant quoi les dits Jean Lehoux et Nicolas Leblond, pour et au nom de ladite fabrique et de leurs successeurs et ayant cause, ont promis et promettent de faire célébrer par chacun an et à perpétuité quatre messes de Requiem, en ladite église de Sainte-Famille, pour le repos de l’âme du dit Nicolas Paquin, de ladite Marie Plante, de leurs enfants, leurs pères et mères, aïeuls, aïeules et amis trépassés, aux jours treizième de mai, dix-huitième d’avril, huitième de septembre et huitième de novembre de chaque année.

  Fait et passé dans la maison presbytérale de ladite paroisse de Sainte-Famille, le dix-septième jour de juin mil sept cent dix, en présence de maîtres Jean Primont, greffier au dit comté, et Antoine Quiniart, huissier au dit lieu, témoins qui ont signé avec ledit sieur François Lamy et le dit Jean Lehoux, ladite Marie Plante ayant déclaré ne savoir signer :
      F. LAMY, Jean LEHOUX, Jean PRIMONT,
   A. QUINIART, Jacob

  Comme on peut le constater à la lecture du contrat d’engagement de Nicolas Paquin à François Deschamps de la Bouteillerie, ce dernier s’engageait à verser 150 livres par an à son engagé. En 1676 il lui devait 180 livres. Le 17 octobre 1700. Trois ans avant de mourir (16 décembre 1703), il reconnaissait légalement cette dette qui fut payée 7 ans après sa mort par ses héritiers et ayants cause.

  Nous avons là un bel exemple de probité ancestrale : une dette qui a été acquittée 34 ans après avoir été contractée.

  Pasteur Paquin, Petite histoire des familles Paquin en Amérique, 1672-1976

QUITTANCE POSTHUME DES MARGUILLIERS DE LA PAROISSE DE LA SAINTE-FAMILLE À NICOLAS PAQUIN (décédé le 16 décembre 1708)

  Par devant Étienne Jacob, notaire à Beaupré, comté de Saint-Laurent, et témoins soussignés, furent présent Jean Lehoux, demeurant au dit comté et marguillier en chef de la fabrique de l’église de la paroisse Sainte-Famille, située au dit lieu, Jean Leblond et Guillaume Boucher, aussi marguilliers de ladite église et fabrique, ses consorts, lesquels ont volontairement reconnu et confessé avoir eu et reçu du défunt Nicolas Paquin, lors de son décès, par transport qu’il leur a fait d’icelle verbalement, la somme de cent quatre-vingts livres. Ladite somme due au dit Nicolas Paquin par défunt François Deschamps, sieur de la Bouteillerie, mentionnée en une obligation passée par défunt Roger, vivant notaire à Québec, le dix-septième octobre (1700) mil sept cents. Laquelle obligation a été mise en les mains du sieur François Lamy, prêtre et curé de ladite paroisse de la Sainte-Famille, pour et au nom de ladite fabrique, au profit du dit Nicolas Paquin, au temps de son décès, et présentement entre les mains des dits marguilliers pour avoir (parce qu’ils ont) recouvré le paiement de ladite somme de cent quatre-vingts livres à leurs frais et diligence, dont et de laquelle obligation, Marie Plante, veuve du dit défunt Nicolas Paquin, tant en son nom que pour les enfants du dit défunt et d’elle, pour ce présente et acceptante, en fait porteuse de ladite somme de cent quatre-vingts livres, vrais acteurs, demandeurs, procureurs, receveurs et acquéreurs, les a mis et subrogés au lieu et place d’elle et des enfants héritiers du dit défunt, son mari, pour en jouir et disposer comme bon semblera aux dits marguilliers pour ladite fabrique, leurs successeurs et ayant cause au moyen des présentes, moyennant quoi les dits Jean Lehoux et Nicolas Leblond, pour et au nom de ladite fabrique et de leurs successeurs et ayant cause, ont promis et promettent de faire célébrer par chacun an et à perpétuité quatre messes de Requiem, en ladite église de Sainte-Famille, pour le repos de l’âme du dit Nicolas Paquin, de ladite Marie Plante, de leurs enfants, leurs pères et mères, aïeuls, aïeules et amis trépassés, aux jours treizième de mai, dix-huitième d’avril, huitième de septembre et huitième de novembre de chaque année.

  Fait et passé dans la maison presbytérale de ladite paroisse de Sainte-Famille, le dix-septième jour de juin mil sept cent dix, en présence de maîtres Jean Primont, greffier au dit comté, et Antoine Quiniart, huissier au dit lieu, témoins qui ont signé avec ledit sieur François Lamy et le dit Jean Lehoux, ladite Marie Plante ayant déclaré ne savoir signer :
      F. LAMY, Jean LEHOUX, Jean PRIMONT,
   A. QUINIART, Jacob

  Comme on peut le constater à la lecture du contrat d’engagement de Nicolas Paquin à François Deschamps de la Bouteillerie, ce dernier s’engageait à verser 150 livres par an à son engagé. En 1676 il lui devait 180 livres. Le 17 octobre 1700. Trois ans avant de mourir (16 décembre 1703), il reconnaissait légalement cette dette qui fut payée 7 ans après sa mort par ses héritiers et ayants cause.

  Nous avons là un bel exemple de probité ancestrale : une dette qui a été acquittée 34 ans après avoir été contractée.

  Pasteur Paquin, Petite histoire des familles Paquin en Amérique, 1672-1976

Connaissez-vous votre ancêtre maternel ?

La vie de nos mères de toutes générations a quelque chose de merveilleux pour nous toute, que nous soyons hommes ou femmes, puisqu’elles nous ont légué un héritage de souvenirs, fait d’amour, d’humanité et de travail, dont nous pouvons à juste titre, nous enorgueillir.
     Leur courage devant certains dangers et la misère durant ces périodes presque héroïques de la Nouvelle-France, la fidélité au serment au pied de l’autel, la foi sincère en la divine Providence, furent la clef de notre survivance et sont une source incomparable d’exemples pour notre génération et celles de l’avenir qui voudront y puiser le sucre de la vaillance en le préservant par le sel des valeurs ancestrales.
     Grâce à elles, un rêve impossible s’est réalisé dans cette jeune colonie, de jadis à nos jours, et dont plusieurs écrivains ou poètes, en camouflant leur dur quotidien, ont enrubanné leurs poèmes ou leurs proses, par les mots fondamentaux qui marquèrent leur générosité l’amour, la croix et la charrue.    Un proverbe dit : « qu’en arrière de chaque homme se cache une femme », j’aimerais mieux dire « qu’à côté de », nous le constatons dans toutes les préparations à chaque réunion annuelle de Paquin. Cependant il nous appartient aujourd’hui, sans faire de débat polémique, d’y réfléchir de temps en temps, en admettant avec toute la candeur de la création, que la femme a été créée de la côte de l’homme, non pas à partir de sa tête pour lui être supérieure, non à partir de ses pieds pour lui être inférieure, mais bien à partir de son côté pour marcher côte à côte tout au long' de leur vie. De plus le célèbre philosophe « Blaise Pascal » vient doucement confirmer ma thèse de complémentarité de l’apport incontesté de notre ancêtre maternelle par cette petite phrase « Car enfin, qu’est-ce que l’homme seul dans la nature ? Un néant à l’égard de l’infini, un tout à l’égard du néant, un milieu entre rien et tout.
     Et moi, tout en suivant mon cheminement de pensée, en voulant comme à César, donner à Nicolas ce qui est à Nicolas et à Françoise, ce qui est à Françoise, je prétends que nous ne scrutons pas assez l’histoire de cette aïeule maternelle, et ne connaissons pas assez celle qui a participé en grande partie aux chaînons de notre identité Paquin. Et vous ! … Qu’en pensez-vous... » ?
     En ouvrant le coffre de la diversité des affiliations Paquin, nous n’avons qu’à puiser l’histoire de chacune de ses femmes souvent à demi ignorées lors de nos rencontres, comme FRANÇOISE PLANTE, sous la couverture du patriarche ancestral NICOLAS PAQUIN pour ne nommer que celle-là, puisque c’est d’elle et de la famille PLANTE que je veux vous entretenir.
     À chaque génération, une nouvelle figure, de nouveaux faits importants viennent grossir et prendre place dans cette importante galerie de rejetons qui ont été les jalons de notre patrimoine, et dont chacun de nous peut alimenter son charisme en palpant le pouls de chacune d’elle.
   D’après mon vécu, il faut bien admettre que les enfants n’ont pas tous le portrait physique et héréditaire de leur père, et que beaucoup se cataloguent de la famille de la mère ou des grands-mères. À la suite de cette analyse, je crois que nous devrions avoir deux ancêtres à fêter en même temps, car la procréation se faisant à deux, les deux devraient briller avec éclat sous le même feu sous la même bannière. Le nom des aînées ou lignées directes ancestrales paternelles doit toujours demeurer « UN PHARE » pour bien se cataloguer et se diriger sous la même étiquette PAQUIN ou autre, et l’ancêtre maternel, pour en déterminer le mélange de notre génétique. C’est à « ELLE » dont l’histoire est méconnue, que je dédie ces quelques pages aujourd’hui, puisque c’est par SA COMPLICITÉ MATERNELLE, que son œuvre a continuée quotidiennement dans l’éducation et l’épanouissement de tous leurs rejetons qui demandaient ; amour, attention et protection. 

Extrait de la première partie de la recherche faites par Thérèse Rocheleau-Baril
 Septembre 1990

  La vie de nos mères de toutes générations a quelque chose de merveilleux pour nous toute, que nous soyons hommes ou femmes, puisqu’elles nous ont légué un héritage de souvenirs, fait d’amour, d’humanité et de travail, dont nous pouvons à juste titre, nous enorgueillir.
     Leur courage devant certains dangers et la misère durant ces périodes presque héroïques de la Nouvelle-France, la fidélité au serment au pied de l’autel, la foi sincère en la divine Providence, furent la clef de notre survivance et sont une source incomparable d’exemples pour notre génération et celles de l’avenir qui voudront y puiser le sucre de la vaillance en le préservant par le sel des valeurs ancestrales.
     Grâce à elles, un rêve impossible s’est réalisé dans cette jeune colonie, de jadis à nos jours, et dont plusieurs écrivains ou poètes, en camouflant leur dur quotidien, ont enrubanné leurs poèmes ou leurs proses, par les mots fondamentaux qui marquèrent leur générosité l’amour, la croix et la charrue.    Un proverbe dit : « qu’en arrière de chaque homme se cache une femme », j’aimerais mieux dire « qu’à côté de », nous le constatons dans toutes les préparations à chaque réunion annuelle de Paquin. Cependant il nous appartient aujourd’hui, sans faire de débat polémique, d’y réfléchir de temps en temps, en admettant avec toute la candeur de la création, que la femme a été créée de la côte de l’homme, non pas à partir de sa tête pour lui être supérieure, non à partir de ses pieds pour lui être inférieure, mais bien à partir de son côté pour marcher côte à côte tout au long' de leur vie. De plus le célèbre philosophe « Blaise Pascal » vient doucement confirmer ma thèse de complémentarité de l’apport incontesté de notre ancêtre maternelle par cette petite phrase « Car enfin, qu’est-ce que l’homme seul dans la nature ? Un néant à l’égard de l’infini, un tout à l’égard du néant, un milieu entre rien et tout.
     Et moi, tout en suivant mon cheminement de pensée, en voulant comme à César, donner à Nicolas ce qui est à Nicolas et à Françoise, ce qui est à Françoise, je prétends que nous ne scrutons pas assez l’histoire de cette aïeule maternelle, et ne connaissons pas assez celle qui a participé en grande partie aux chaînons de notre identité Paquin. Et vous ! … Qu’en pensez-vous... » ?
     En ouvrant le coffre de la diversité des affiliations Paquin, nous n’avons qu’à puiser l’histoire de chacune de ses femmes souvent à demi ignorées lors de nos rencontres, comme FRANÇOISE PLANTE, sous la couverture du patriarche ancestral NICOLAS PAQUIN pour ne nommer que celle-là, puisque c’est d’elle et de la famille PLANTE que je veux vous entretenir.
     À chaque génération, une nouvelle figure, de nouveaux faits importants viennent grossir et prendre place dans cette importante galerie de rejetons qui ont été les jalons de notre patrimoine, et dont chacun de nous peut alimenter son charisme en palpant le pouls de chacune d’elle.
   D’après mon vécu, il faut bien admettre que les enfants n’ont pas tous le portrait physique et héréditaire de leur père, et que beaucoup se cataloguent de la famille de la mère ou des grands-mères. À la suite de cette analyse, je crois que nous devrions avoir deux ancêtres à fêter en même temps, car la procréation se faisant à deux, les deux devraient briller avec éclat sous le même feu sous la même bannière. Le nom des aînées ou lignées directes ancestrales paternelles doit toujours demeurer « UN PHARE » pour bien se cataloguer et se diriger sous la même étiquette PAQUIN ou autre, et l’ancêtre maternel, pour en déterminer le mélange de notre génétique. C’est à « ELLE » dont l’histoire est méconnue, que je dédie ces quelques pages aujourd’hui, puisque c’est par SA COMPLICITÉ MATERNELLE, que son œuvre a continuée quotidiennement dans l’éducation et l’épanouissement de tous leurs rejetons qui demandaient ; amour, attention et protection. 

Extrait de la première partie de la recherche faites par Thérèse Rocheleau-Baril
 Septembre 1990