Une vie entièrement consacrée à Dieu dans le service du prochain, surtout le prochain le plus pauvre, le plus démuni, met en évidence l'action du Seigneur, seul capable d'alimenter en profondeur la source jaillie dans une âme au moment où l'eau baptismale coule sur le front d'un nouveau chrétien. Ainsi voyons-nous marquée du sceau divin la petite Marie-Angéline, le troisième jour après sa naissance survenue le trente-et-un janvier 1885. Un long chemin s'ouvre devant elle pour la conduire au champ de sa vocation.
Son père, Ovide Durand, et sa mère. Rose-de-Lima Gauthier lui donnent, comme à leurs treize autres enfants les attentions que tout bon catholique prodigue aux membres de sa lignée. Ils mettent à son éducation tout le soin dû à l'œuvre de valeur qu'est la formation d'une élue pour le ciel. Patiemment ils redressent ses inclinations moins bonnes, et lorsque vient l'âge d'une culture intellectuelle plus régulière, Marie-Angéline emboîte le pas avec ses aînés qui essuient ses premières larmes d'écolière, et joyeux l'entraînent vers le centre d'étude du rang Saint-François, à Lotbinière, situé â quelques arpents de la maison paternelle. Son esprit éveillé s'intéresse à tout le savoir que déploient compagnes et compagnons, et le nouveau qu'elle récite à papa et à maman au retour de l'école l'encourage à retourner le lendemain, acquérir des connaissances plus merveilleuses encore. Mais son cours élémentaire n'assouvit pas sa faim de nouveautés. Pendant quatre ans elle fréquente les classes du couvent paroissial, comme externe, quart pensionnaire ou pensionnaire. L'étude qui absorbe toutes ses ressources intellectuelles la prépare à l'obtention du brevet d’enseignement.