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Notice Biographique
Sr St-Claudien, aux. - Vitaline Paquin
1853 - 1928

C'est au village de Grondines que naquit, le 16 novembre 1853, de Sieur Charles Pâquin et de Dame Marie Lanouette, notre bonne Sr St-Claudien, l'aînée d'une famille de dix-sept enfants. Cette place d'honneur lui acquit le respect et la confiance de ses frères et sœurs qui venaient, auprès d'elle, surtout après la mort des parents bien-aimés, chercher conseil et réconfort dans les épreuves de la vie. Ce rôle, elle le remplit très longtemps au foyer paternel, et le continua même après son entrée en religion, alors que sa vertu rayonnait davantage aux yeux des siens.

Si la fortune n'avait pas daigné sourire à la brave famille qui mangeait le pain gagné honorablement par un travail ardu et constant, par contre, le ciel l'avait favorisée d'un sens chrétien très remarquable. Cet esprit religieux ne s'est pas amoindri par son passage aux États-Unis où elle dut s'expatrier.

D'après le témoignage que lui rendent deux de ses sœurs, qui lui survivent, notre Vitaline a toujours conservé les goûts modestes de son enfance ; le contact des jeunes ouvrières de Woonsoket, où elle travaillait, n'a jamais eu sur ses habitudes graves, pieuses et simples de funestes influences.

Le vénérable curé de la paroisse dont elle faisait partie — Mgr d'Auray — suivait avec intérêt cette fille modèle, membre assidu de toutes les confréries et sociétés fréquentées par l'élite de ses paroissiennes ; il l'aborde un jour en lui disant : « N'avez-vous pas le désir d'entrer dans une communauté religieuse, comme Sœur converse ? — « C'est bien mon rêve, répond l'humble fille, mais je ne sais si l'on voudra de moi ; je suis pauvre, âgée et n'ai point d'instruction, et puis . . . où m'adresser ?— À cela ne tienne, reprend le digne curé ; je vais écrire pour vous, à Québec, chez les Sœurs de la Charité, je crois que vous trouverez là la place qui vous convient. »

Au cours de l'année où avait eu lieu cet entretien, le 29septembre 1888, l'heureuse Vitaline faisait partie de nos vaillantes tertiaires, bonheur qu'elle a toujours cru devoir à Dieu d'abord, puis au bon Monseigneur d'Auray dont l'intervention lui avait si facilement ouvert la porte de notre Maison.

D'un caractère jovial et doux, Sœur Paquin se plia facilement à tout ce que l'autorité voulut d'elle ; la maturité de son âge lui donna un certain ascendant sur ses compagnes plus jeunes, et toutes l'estimaient pour son humilité sincère et sa joyeuse humeur.

Les quarante années de la vie active de notre bonne Sœur s'écoulèrent dans des emplois qui exigent de l'abnégation, du renoncement. Citons, entre autres, le soin des petites idiotes de l'hospice Saint-Julien, à St-Ferdinand, puis celui des vieillards ou des vieilles infirmes dans plusieurs de nos résidences ; l'office de cuisinière et dans ses dernières années, le soin de la maison de nos serviteurs. Sr St-Claudien eut le bon esprit de travailler pour le bon Dieu, sans attendre les compliments ou la récompense des créatures. Elle eut le talent de ne rien perdre du temps que le divin Maître lui accorda pour travailler à sa sanctification, assurent celles qui l'ont approchée de plus près.

Malade à l'infirmerie, depuis quelques années, Sr St-Claudien ne donna pas moins le bon exemple, comme le demande la Règle, en ce séjour de solitude, de prière et de souffrance. De fortes douleurs cardiaques venant s'ajouter à une débilité générale, elle fut bientôt envahie par une grande dépression ; ce n'est qu'au prix de courageux efforts qu'elle put suivre le mouvement des convalescentes, aussi longtemps que la chose lui fut possible.

La bonne malade reçut les services de ses dévouées infirmières avec la simplicité douce et facile des « petits » de qui il a été dit que le royaume des cieux appartient à ceux qui leur ressemblent. Alors, tout doucement, elle s'achemina vers cette vie éternelle : but et terme de tous ses désirs. Fortifiée par la réception des sacrements et purifiée par la sainte absolution, plusieurs fois renouvelée, elle s'éteignit au soir du 5 septembre, à 9 h. 45, à l'âge de 74 ans ; elle avait vécu 40 ans dans la Communauté.