Il y a trop d’humoristes au Québec ? Qu’à cela ne tienne, Sarah Paquin a confiance d’y faire sa place en misant sur son sens de l’humour et l’art du cirque.
«Je suis à peu près née sur une scène!» lance au bout du fil la jeune
humoriste qui présentera son premier spectacle solo, «Les expériences
immersives de Taquin Paquin», le 14 mars au POP à Grondines.
De l’enthousiasme, la jeune femme de 20 ans en a à revendre. Et de l’aplomb aussi. Sarah sait où elle s’en va, depuis longtemps.
«Je savais à peine marcher que je faisais des petits spectacles de
danse», dit cette Portneuvoise de souche qui vit depuis huit ans à
Saint-Gilbert.
Formée à l’École du cirque de Québec, Sarah Paquin (aucun lien avec
l’auteure) a appris la danse les acrobaties, l’improvisation, la
jonglerie, le mime. Mais ce qu’elle préfère, c’est jouer avec le feu !
«J’étais vraiment partie pour être artiste de cirque. Ça allait
vraiment bien», raconte la spécialiste du bâton de feu. Sa maîtrise de
la perche qui flambe par les deux bouts lui a fait décrocher son premier
contrat professionnel à 16 ans.
Ce percutant début de carrière l’a toutefois menée à un carrefour dès
son entrée au DEC en cirque : poursuivre l’école ou faire carrière ? Un
de ses profs, qui la trouvait drôle, lui a instillé ce doute en lui
demandant si elle avait déjà pensé faire autre chose sur scène. «J’ai
réalisé qu’au fond j’avais toujours fait de l’humour, mais je ne l’avais
jamais fait en stand-up. C’est là que j’ai arrêté l’école de cirque.
J’ai écrit des textes et un an et demi plus tard je suis rendue là, avec
mon spectacle», raconte-t-elle.
Elle mise sur l’alliage du cirque et de l’humour pour se donner une
personnalité bien à elle qui lui permettra de trouver sa place. «La
scène, c’est la continuité du cirque, ça se voit dans mon corps, mon
aisance», explique-t-elle.
Si le «Taquin-Paquin» du titre lui vient du surnom que lui donne sa
meilleure amie («Ça me va bien!»), le cirque lui a inspiré le côté
«expériences immersives». «J’ai vu un spectacle du Cirque du Soleil,
c’était immersif, dans le public, on recevait plein d’eau. Dans mon
spectacle, je fais des personnages, je fais parler la foule beaucoup
plus que dans un spectacle normal», expose Sarah Paquin.
«J’ai plein d’immersions, et dans chacune c’est un nouveau personnage
ou un nouveau style d’humour. Mon spectacle peut rejoindre tout le
monde parce qu’un moment donné il va y avoir un personnage que quelqu’un
aime, explique-t-elle. Le public est aussi important que moi en
spectacle.»
Elle se met, par exemple, dans la peau d’un nain de jardin candidat
aux élections, un autre personnage qui donne des conseils de séduction
ou qui fait un numéro de cirque. «De faire un spectacle comme ça, ça
m’aide à voir quel personnage marche le mieux, pour les rendre
meilleurs», expose Sarah Paquin.
L’humoriste a lancé son spectacle devant une salle comble le 5
février à la brasserie La Korrigane, à Québec. Généreuse, elle souligne
que Mathieu Bougie, qui fait sa première partie «mérite lui aussi de
faire sa place».
Les billets sont vendus 18$ membre et 20$ non membre sur bit.ly/373UnHO.
Par Denise Paquin
Courrier de Portneuf